Salle d’archéologie
Cette salle d’exposition propose de mettre en valeur les recherches archéologiques effectuées par Roger Armengaud (Cintegabelle 1925 – Toulouse 2008) ancien journaliste à la Croix du Midi, entre les années 1968 et 1980.
L’exposition se décline en plusieurs vitrines. Elles sont organisées chronologiquement de la Préhistoire au Moyen Age, en passant par l’Antiquité.
En grande majorité les objets exposés proviennent des découvertes faites sur trois villae gallo-romaines (Ville, Tramesaygues, Quintalone), datant du 1er s. av. J-C. au IVème s. ap. J-C. On peut y voir, notamment : une amphore vinaire (Dressel 1), des céramiques sigillées de la Graufesenque (Aveyron) et de Montans (Tarn), des monnaies en bronze, des bijoux en bronze et en argent, des outils en fer, des céramiques communes, des fragments de verre, des pesons…
La Préhistoire, avec des haches polies, des lames en silex, y est également représentée.
Un fragment de sarcophage du IVème s. et une base de colonne, du Xème s., illustrent les périodes de l’Antiquité tardive et du Moyen-Age.
Cette exposition est accessible aux heures d’ouverture de la mairie.
Retour historique
Des origines au moyen-age
Jusqu’au Xème siècle, il n’existe aucun texte écrit concernant CINTEGABELLE. Cependant, on a découvert quelques outils de pierre (paléolithique et néolithique aux Bouzigues et à Verdier). La présence de tribus celtes à l’âge des métaux est attestée au Secourieu (au lieu-dit «La Gleysette») par la découverte de puits funéraires.
Trois domaines agricoles auraient exploité les boulbènes de la rive droite de l’Ariège à l’époque romaine (Tramesaygues, Ville, Quintalone). Un important trafic fluvial devait exister entre Toulouse et Foix (nombreux restes d’amphores découverts à Auterive et aux Baccarets, à Laborie).
Vers 960, Loup, prévôt de la cathédrale de Toulouse reçut en don l’église Sainte Marie où le corps de la bienheureuse Sainte Gabelle aurait été inhumée. Ce prélat fit bâtir un château, origine de notre petite ville.
Jusqu’au XVIème siècle, notre commune porta le nom de la Sainte.
Le château fort fut tour à tour en possession des comtes de Carcassonne et de Foix. En 1244, Raimond VII, comte de Toulouse, acquiert le château et crée une bastide qu’il fait administrer par un bayle. En 1271, le Comté de Toulouse est annexé au domaine royal et CINTEGABELLE devient châtellenie royale avec à sa tête un capitaine châtelain. Cependant, une charte lui permet de s’administrer avec des consuls élus. Le défrichement et la mise en culture de nos campagnes se poursuivent grâce aux ordres religieux. La première abbaye de Boulbonne fut fondée à Mazères en 1129. Rattachée à Citeaux en 1150, elle prit rapidement une grande extension et s’annexa le prieuré bénédictin de Tramesaygues et d’importants domaines situés dans notre commune entre l’Hers et l’Ariège (Tramesaygues = inter ambas aquas) Boulbonne par son rayonnement, bénéficiant des faveurs du Saint Siège. N’avait elle pas reçu en son monastère le jeune Jacques Fournier qui devint le Pape d’Avignon, Benoit XII de 1334 à 1342 ?
Les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem (Ordre de Malte) encouragent le peuplement du nouveau village d’Aignes en accordant une charte des libertés en 1242.
A la veille du XIVème siècle, après la croisade des Albigeois où notre contrée eut à souffrir des chevauchées destructrices des croisées de Montfort, la bastide de CINTEGABELLE reprend un bel essor. Elle se développe auprès du fort de Montmerle et s’étend sur huit paroisses : Ste Marie (Ville), Ste Marie de Tramesaygues, St Pierre des Gars, St Exupere du Bazert, N.D de Lapeyre, St Bauzile d’Aignes, St Etienne d’Arbouville, N D de la Salvetat (Baccarets).
Mais de 1348 à la fin de la guerre de Cent Ans, les pestes et les combats la laissent ruinée et désolée (1359 : pillage de la ville par Gaston III Fébus; 1438 : prise du fort par les routiers de Bertrand de Béarn qui exigent une forte rançon de deux mille écus d’or pour déloger des lieux).
Une nouvelle plante tinctoriale, le pastel, est cultivée avec un soin appliqué autour de chaque borde. La plante, une crucifère ressemblant au colza, est exploitée pour ses feuilles. Celles-ci sont broyées sous des meules de pierre, la pâte est modelée en coque de la grosseur d’une poire, puis soumise à la fermentation. Après dessiccation, on obtient un produit granulé (l’agranat) acheminé vers Toulouse, plaque tournante de ce fructueux commerce. Grand centre de cette culture, CINTEGABELLE compte vingt deux moulins à pastel du XVIème siècle. Les riches producteurs édifient des manoirs : Bouissou, Lagarde. Au Xvème siècle, en deux générations notre communauté s’est repeuplée et les familles se regroupent en de nombreux hameaux ou «masatgès» : Gibertis (Baccarets), Clamens, Gaussens, Les Parisès, Fantou, Fourté, Picarrou, Pontié, Verdié, Ouliéry…….
La ville devient un vaste chantier. Les murailles (remparts avec chemin de ronde ou escoussières) sont relevées. L’église se reconstruit : choeur pentagonal, grande nef à quatre travées couverte de voûtes à ogives, liernes et tiercerons. En 1492, le pont est reconstruit avec un tablier à charpente de bois.
Aux temps modernes
Le bel âge du pastel se termine au milieu du XVIème siècle et les guerres de religions mettent fin au magnifique essor de notre commune qui a déjà un régent (maître d’école) pour instruire ses enfants.
En 1632, sur ordre de Richelieu, les remparts sont abattus. De grands travaux sont entrepris : routes et surtout reconstruction en belles briques du pont d’Ariège.
Livrée au pillage en 1659, la ville est ruinée, des habitants s’exilent.
Durant le XVII siècle, la pression fiscale a presque doublé.
Au XVIIIème siècle, l’agriculture progresse : culture du maïs, progrès de l’élevage. L’essor démographique reprend. Les moines de Boulbonne retirés à Toulouse après la destruction de l’abbaye de Mazères en 1567 décident la construction d’une grande abbaye à Tramesaygues (1664-1738). Les brassiers de Tramesaygues sont obligés de se déplacer ; ils rejoignent le hameau de Picarrou qui construit un nouveau quartier autour d’une grande place où s’érige l’église consacrée en 1747 et terminée en 1850 par une belle voûte à la Philibert Delorme.
Sous la révolution
L’opinion publique souhaite la suppression des privilèges, et plus d’égalité devant l’impôt. Un long procès vient d’opposer les consuls à l’abbé qui se refuse à payer la taille.
Citons parmi nos hommes politiques favorables aux idées nouvelles du siècle des Lumières : Raymond Abadie, Louis Anglade, L. Brumens, Puyfourcat, Paul Gaubert, premier instituteur de la République. Le 15 mars 1790, les biens du monastère de Boulbonne sont vendus aux enchères, l’église abbatiale est démolie.
Les orgues acquises en l’an VI par le boulanger Fajadet pour 615 francs sont installées en l’église de CINTEGABELLE ainsi qu’une partie de l’autel et 4 célèbres tableaux de J.B Despax, grand peintre toulousain.
La constitution civile du clergé trouble les consciences catholiques et la prolongation des guerres entraînent le refus de la conscription. Un prêtre réfractaire, l’héritier des hobereaux comme Goty-Roquebrune et les puissants de Ferriol suscitent une opposition au régime républicain. R. Abadie, Président de la municipalité cantonale de Cintegabelle organise la résistance (sédition de l’an IV fomentée par Goty destruction des arbres de la liberté, manifestations des jeunes réfractaires). Le comte de Paulo, seigneur de Terraqueuse, un des chefs de l’insurrection de l’an VII s’empare, un moment, de Cintegabelle et le 18 brumaire met fin à la première république
De 1799 à 1814 Napoléon dirige la France. Les grands propriétaires fonciers, de Ferriol, Valmalette sont désignés Maires par le pouvoir central.
Bertrand Clauzel, natif de Mirepoix, général de la République à 26 ans participe aux campagnes de l’Empire et est présent à la bataille de Toulouse
le 10 avril 1814. Exilé en 1815. Maréchal en 1831. Il commande le corps expéditionnaire d’Alger. Il meurt le 21 avril 1842 à Cintegabelle (château du Secourieu).
Du XIXème au XXème siècle
Progrès de l’agriculture et remarquable dynamisme vital de notre communauté qui compte plus de 400 habitants en 1865. C’est l’âge d’or des grands propriétaires fonciers. Les cotes fiscales permettent de distinguer quatre statuts sociaux :
-
Grande Bourgeoisie : 1.5% de la population et 1/3 de la fortune.
-
Bourgeoisie Moyenne des notables : 4.5% de la population et 1/3 de la fortune.
-
Un tiers Etat de petits exploitants, d’Artisans et de commerçants, tous gens laborieux, économes, sachant lire et écrire, promis à une ascension sociale.
-
Un quart du monde de Maître-Valets, de brassiers et de misérables possesseurs de maigres lopins de terre. Plus de 80% de la population et moins de 15% de la fortune. Le journalier reçoit 1.25F/jour en hiver et 1.50F en été.
Au XIXème siècle, de grands travaux sont réalisés : chemins CD 25, CD 35, pont de l’Hers, pont sur l’Ariège restauré en 1893 après la grande inondation de 1875. La voie ferrée de Toulouse à Pamiers inaugurée le 21 avril 1862 entraîne la disparition du trafic fluvial assuré par la petite flottille de gabares ayant son port d’attache à Auterive.
L’enseignement primaire est donné à CINTEGABELLE, Picarrou et Aignes. C’est à Henri Colombiès, premier maire républicain (1884), que l’on doit la construction des premiers groupes scolaires modernes-Cintegabelle, Picarrou, Baccarets. Les soeurs de la croix ouvrent un cours normal qui de 1870 à 1884 forme les institutrices de la Haute-Garonne.
La grande guerre a endeuillé bien des familles ; 78 jeunes sont morts au champ d’honneur. En 1921, CINTEGABELLE ne compte plus que 1954 habitants et l’exode rural se poursuit. L’immigration italienne comble les vides.
Durant le conflit mondial de 1939-45 de petites exploitations reprennent leur activité. On compte 430 paires de bœufs au travail. Mais dés 1945 disparaissent rapidement ces petits exploitants et se met en place une agriculture très compétitive (mécanisation, emploi d’engrais, culture de maïs irrigué).
Des municipalités de progrès bâtissent des groupes scolaires bien adaptés aux nouvelles pédagogies, une gendarmerie, un centre de secours et donnent à la ville un visage accueillant en réalisant d’importants projets d’urbanisme. De nombreux jeunes foyers se créent, CINTEGABELLE renaît à l’espoir.
Roget Ycart
Ancienne abbaye de Boulbonne
Fondée en 1129 au sud de Mazères, la première Abbaye de Boulbonne fût protégée par les Comtes de Foix qui s’y firent enterrer.
En 1150 l’abbaye est rattachée à l’ordre de Citeaux.
Elle reçut de nombreuses donations dont le prieuré de Tramesaygues.
En 1213 Simon de Montfort passa à Boulbonne avant la bataille de Muret.
Jacques FOURNIER de Saverdun entra à l’abbaye de Boulbonne. Par la suite il deviendra Pape sous le nom de Benoît XII en 1334.
L’abbaye de Boulbonne située sur Mazères fut détruite par les protestants lors des guerres de religion. Les religieux se réfugient à Toulouse dans leur collège de la rue Boulbonne.
L’abbaye est reconstruite au XVIII° siècle au confluent de l’Hers et de l’Ariège sur le site actuel.
En 1790 il n’y avait plus que 9 moines et 4 convers lors de l’inventaire.
En 1791 l’abbaye fut vendu aux enchère comme bien national suivant les décrets de l’Assemblée Constituante.
Aujourd’hui l’ancienne abbaye de Boulbonne est un bien privé entretenu et restauré par la famille MOULAS depuis 1840.
Ampouillac
Ampouillac connu depuis le Xe siècle fait partie du patrimoine des abbayes de Cuxa puis de Boulbonne. A cette époque, il s’agit d’une « grange » entourée de terres agricoles destinées aux religieux.
La propriété de 213 sétérées ainsi que le château édifié sur son emplacement, sont vendus en 1790 pour 55 400 livres. Le baron de la Tombelle, propriétaire du château, meurt assassiné par son valet en 1873. A partir du XXe siècle, suite à une donation du propriétaire de l’époque, M. Cauvet, le château d’Ampouillac devient le siège de l’assocation amicale des anciens élèves de l’école centrale des Arts et Manufactures.
Le Calvaire
Fort de Montmerle – Du Xe et XIVe siècle s’établit le système féodal. Au Xe siècle le château de Sainte Gabelle construit sur la butte qui descend en falaise abrupte vers l’Ariège, apparaît un point aisé à fortifier.
1236 Sicard de Miremont vend sa part du château de Ste Gabelle à Raymond VII
1855 Raid du Prince de Galles dans notre région. Malgré la résistance du fort de Montmerle notre ville est incendiée.
Le Fort tout en haut le Donjon avec les appartements du « castellanus » – le châtelain – les salles des hommes d’armes.
Une tour s’élève au flanc du coteau et surveille l’entrée d’Ariège avec pont-levis. Un lourd portail de fer, la Portasse s’ouvre sur l’enceinte fortifiée.
Au XVIe durant les guerres de religion Ste Gabelle « la catholique » résiste aux attaques des Huguenots. Le maréchal de Thémines à la tête de l’armée royale campe dans Ste Gabelle et le capitaine-châtelain Wilambis assure la défense du Fort.
En 1632 sur ordre de Richelieu la place de Cintegabelle est démantelée. Le capitaine Balbèze, le dernier commandant du Fort de Montmerle, reçoit un généreux dédommagement de 15 000 livres, un cadeau royal, cependant il proteste avec violence.
Cintegabelle démolit son château. Il en reste quelques fortifications : une partie carrée du clocher articulée avec les remparts et au dessus ; une tour octogonale. Le calvaire était un château construit en hauteur pour défendre le pont de Cintegabelle.
Roger YCART – 2009 –
Château de Laborie
Laborie appartint depuis au moins le XVe s. à des familles nobles les Sabatéry, les Richard, les Varennes, les Dupuy-Montaut et les Serres de Justigniac. Le château à la façade sévère, mais aux beaux appartements fût construit au XVIIe.
Marie-Josèphe LARENAUDIE – 2013 –
Hotel de Ferriol
Abritant un intérieur cossu, cette demeure est la propriété des Ferriol.
Ces grands et riches bourgeois descendaient d’une ancienne famille noble d’Ax (Ariège). Ils s’installèrent à Cintegabelle en 1607. Au XIXe siècle Albert de Ferriol fut maire de notre cité de 1871 à 1880. Très fortuné, les Ferriol organisaient des journées festives mondaines dans leur grand parc ombragé. (Actuel Parc Rival)
Cette famille, qui a occupé d’importantes fonctions dans la communauté villageoise, a notamment donné un procureur du roi, des maires (1808-1812, 1855-1865, 1871-1886) et à plusieurs reprises au long du XIXe, un consul, un capitaine de la garde nationale, un juge de paix au XVIIIe et des avocats. Ils ont participé activement à la vie de Cintegabelle : construction du pont en 1733,
La famille Ferriol installée dans notre ville depuis quatre siècles s’est éteinte le 26 mai 1965, à la mort de Gabrielle de Ferriol, veuve de Jean de Montcheuil.
Hotel Lafage
Cet hôtel du XVIIème siècle a appartenu aux Lafage, une grande famille de notaires de Cintegabelle. Les Lafages furent notaires à Cintegabelle du début du XVIIe au premier tiers du XIXe.
La façade est surmontée d’un pigeonnier dont l’épi de faîtage provient des ateliers potiers d’Esperce.
L’église de la nativité de mairie
L’église de Cintegabelle (Xe, XVe et XVIe siècle) imposante par ses dimensions (40m X 17) et son caractère austère fut reconstruite et agrandie tout contre les murs protecteurs du Fort de Montmerle, après les sièges dévastateurs subis par la ville au cours des guerres de Cent-Ans.
Le nom de Sancta Gavellae apparaît en 948 et vers 960, l’évêque de Toulouse Hugues 1er donnait à vie à Loup, un de ses clercs, l’église Sainte Marie où le corps de la bienheureuse Sainte Gabelle aurait été enseveli.
L’aspect extérieur
L’église est enchâssée au sein du vieux quartier. La façade de brique montre des remaniements successifs. Une scissure verticale témoigne de l’élargissement de la façade qui porte aussi la trace des baies occultées. Une partie de ce mur-pignon était-elle le mur-clocher d’une ancienne église ? Le portail décoré sobrement de rouleaux et de billettes de style roman, et le portail en arc brisé sont récents, peut-être refaits à l’identique.
A droite de l’église se dresse le clocher de belles briques rouges, haut de 45 m. Sa tour octogonale avec ses trois étages aux lignes harmonieuses, ajourée de hautes baies en plein cintre se termine par l’élégante flèche à crochets que somme une croix de fer de 3 m, pesant 70 kg. La flèche construite vers 1745 et plusieurs fois endommagée par la foudre a été restaurée récemment en 1987-88.
Le clocher est érigé sur une tour carrée massive, imposante, un des éléments des remparts du Fort de Montmerle. L’escalier intérieur de la tour s’élève jusqu’au chemin de ronde et permet d’accéder à la prison, cellule à lourde voûte. Notons, pour l’anecdote, que le 17 octobre 1664, la foule indignée y enferma un nommé Serrebize accusé d’un meurtre, sans avoir demandé l’autorisation du curé, ce qui valut à la ville d’être frappée d’interdit.
Le portail
Le portail date du XVe siècle est en brique. Ce portail d’architecture romane qui donne accès à l’église de Cintegabelle a été agrandie au milieu du XVe siècle en raison d’une poussée démographique. La double bordure de billettes du plein cintre est parfaitement conservée.
L’intérieur
-
La nef
L’église intégrée au système défensif du fort, la nef avec ses fenêtres hautes, ses chapelles aveugles, son style dépouillé, témoignent du souci de cette génération de la fin du XVème de construire un édifice vaste et sûr à la fois sanctuaire et refuge protecteur pour une population qui a connu les angoisses de la guerre et de la peste.
-
Les chapelles :
Les chapelles ont une ornementation inspirée par l’art baroque. (Né en Italie au XVIème siècle, après le concile de Trente). Le baroque, en peinture, en sculpture, en architecture, cherche à capter le regard, à susciter l’admiration pour magnifier le divin et exalter le sentiment religieux.
-
-
Chapelle Saint Jean-Baptiste
-
Tabernacle du début du XVIIIe siècle.
La chapelle abritant ce tabernacle tire son nom d’un buste de saint Jean-Baptiste.
-
-
Chapelle de l’agonie
-
Beau retable en marbre et bois peint en noir et doré, ordonné autour d’un tableau représentant la Descente de Croix.
Tabernacle du XVIIIème siècle.
-
-
Chapelle Sainte Anne
-
Très beau retable du XVIIème siècle, de pur style baroque bois peint et doré.
Au centre, Saint Anne et la Vierge et de chaque côté Sainte Luce; Saint Blaise, Saint Joseph et Saint Eutrope, Sainte Luce martyrisée à Syracuse en 304 se fêtait jadis le 23 décembre, elle symbolisait le retour de la lumière, l’allongement des jours (à la Sainte Luce les jours croissent d’un saut de puce). Saint Blaise, martyrisé en 316 était fêté avec éclat par une confrérie forte d’une centaine de membres qui entretenait le culte de ce saint guérisseur des maux de gorge.
Deux peintures, l’une évoque Saint Martin qui partage son manteau avec un mendiant, évêque de Tours au IVème siècle, aimé pour son esprit de charité et d’équité. Le jour de sa fête le 11 novembre se concluaient baux et accords ruraux. Saint Etienne, premier martyr, lapidé à Jérusalem, l’année de la mort du Christ était aussi l’objet d’une grande vénération.
-
-
Chapelle Sainte Germaine
-
Retable du XVIIème siècle en bois doré, clé de voûte frappée à la croix du Languedoc. Deux tableaux, l’un de Bernard Bénézet daté de 1870, l’autre représentant le patriarche Abraham prêt à sacrifier son fils Isaac pour obéir à Dieu. L’humble bergère de Pibrac, Germaine Cousin (1579-1601) fut béatifiée le 7 mai 1854, canonisée le 29 juin 1887. Elle fut l’objet de la ferveur populaire dans le pays toulousain (monument érigé place Saint Georges puis démoli ; église Sainte Germaine – 1883 – basilique de Pibrac – 1901 – et nombreuses chapelles paroissiales).
-
-
Chapelle de la Vierge
-
Très grand retable.
Vierge à l’enfant en bois doré.
-
-
Chapelle du sacré choeur
-
Sans intérêt architectural.
En repartant du choeur vers le fond, le mur en biais montre bien qu’il y a eu raccord entre le choeur et la nef.
-
-
Chapelle de Saint Pierre, es-liens
-
Au centre, Saint Pierre délivré de ses chaînes par l’ange. Ce tableau pourrait provenir de l’abbaye de Boulbonne. Le cadre porte sculptée la tiare pontificale. Or le pape Nicolas V, vers 1453, aurait autorisé les abbés de Boulbonne à officier avec les symboles pontificaux.
A gauche Saint Michel terrassant le dragon (à forme d’homme!)
-
-
Chapelle de l’Agnus Dei
-
Sur l’autel de marbre un remarquable tabernacle en bois doré et quatre chandeliers assortis proviendraient de Boulbonne. Tableau représentant le baptême du Christ dans les eaux du Jourdain, le Christ porte un vêtement en poil de chameau, un pagne de peau autour des reins.
Saint Jean Baptiste désigna Jésus comme étant le Messie (« Voici l’agneau de Dieu…)
Tableau du XVIIème siècle (grand manteau de Saint Jean et vêtement de l’ange).
-
-
Chapelle romane
-
La plus ancienne (reste un sanctuaire primitif ?) basse, profonde. Les arcs d’ogive retombent sur des culs de lampe sculptés de manière très frustre.
-
Le choeur
Le choeur pentagonal du Xvème siècle, est couvert d’une voûte à nervures multiples, établie à une hauteur supérieure à celle de la nef qui se raccorde de biais. Plus large que le choeur, le vaisseau avec ses quatre travées à voûtes nervurées d’ogives, liernes et tiercerons, ses arcs doubleaux surbaissés fut commencée au XVIème siècle par le célèbre maçon toulousain Laurent Clary et terminée deux siècles plus tard en 1750.
-
L’autel
Du XVIIIe siècle
La chapelle est restaurée aux frais de Jean-François de Ferriol, « conseiller du Roy et juge de Sainte-Gabelle ».
L’autel polychrome en marbre vient de Boulbonne. Le marbre utilisé provient de Caunes-Minervois (Aude), il a été transporté par le canal du Midi.
Cet autel à double face dressé à la croisée du transept divisait l’espace de l’église abbatiale : d’un côté la nef réservée aux fidèles, de l’autre le choeur où se rangeaient les moines. A la Révolution, après la démolition de l’édifice religieux, les églises de Cintegabelle et de Nailloux reçurent chacune une des faces de l’autel.
-
La chaire
1737 – Bois d’Ormeau
La réalisation de cette chaire a fait l’objet d’une commande à Guillaume Seguy, maître menuisier de la ville d’Auterive qui a exécuté le travail en collaboration avec un sculpteur Toulousain.
-
Les tableaux
Les tableaux ornant le choeur de l’église de Cintegabelle proviennent également de Boulbonne. Dans l’axe de l’autel, la crucifixion, datée de
1700, due au peintre toulousain Jean-Michel. De part et d’autre se présentent quatre grandes compositions de Jean Baptiste Despax, célèbre peintre toulousain (1709-1773) à qui l’on doit l’admirable décor de la chapelle des Carmélites, rue du Périgord ; un des chefs-d’oeuvre de la peinture toulousaine du XVIIIème siècle.
-
-
Présentation de l’enfant jésus
-
Oeuvre maîtresse du peintre dans un pur style baroque. Le thème : la Purification de la Vierge et la présentation de l’Enfant Jésus au temple quarante jours après la naissance. Inspiré par l’Esprit, Siméon l’Ancien, vient d’accourir au temple et reçoit dans ses bras l’Enfant en qui il reconnaît l’oint de Dieu (Christ ou Messie). C’est à ce moment qu’il entonne « Le Nunc dimittis » (maintenant, Maître, tu peux congédier ton esclave, j’ai vu…).
La composition s’organise dans la lumière du personnage central, Siméon, le vénérable patriarche drapé dans un large manteau aux plis protecteurs. De part et d’autre de l’homme inspiré, la Vierge agenouillée et une femme profondément inclinée en adoration fervente. En contraste, près du groupe central partageant l’émotion du divin, dans une demie pénombre, un personnage (Joseph) rayonnant d’une joie candide, tout occupé à présenter deux colombes en offrande.
-
-
Annonciation
-
XVIIIe siècle
Peintre : Jean-Baptiste Despax
Huile sur toile
Cette toile de Jean-Baptiste Despax (1709-1773), élève et collaborateur du maître Antoine Rivalz, provient de l’Abbaye de Boulbonne. Elle est transportée dans l’église de Cintegabelle après la révolution.
L’ange Gabriel émergeant de sombres nuées annonce à Marie sa conception miraculeuse en désignant du doigt la colombe du Saint Esprit.
-
-
Visitation
-
Marie rend visite à sa cousine Elisabeth. Longue étreinte. A gauche, Joseph au regard inexpressif, manteau de bure, gros bâton de pélerin à la main gauche, avance.
Composition très conventionnelle avec les chérubins flottants dans un ciel tourmenté.
Quelques détails semblent trahir l’inexpérience d’un élève maître. (lourde silhouette de l’ange Gabriel)
-
-
Adoration des Bergers
-
Au centre, l’Enfant Jésus dans la lumière éternelle, tout autour, prosternés et émerveillés, les bergers apportant leur offrande, à gauche, humblement, dans l’ombre de la crèche, l’âne, tandis que dans l’azur éthéré évolue la cohorte des anges protecteurs.
Au-dessus de ce magnifique ensemble pictural la voûte s’éclaire de quatre vitraux représentant les évangélistes : Saint Mathieu, auteur du premier évangile, Saint Marc dont l’emblème est le lion ailé, Saint Luc et le Taureau, Saint Jean auteur de l’Apocalypse. et d’un imposant nuage sur lequel reposent des anges.
-
La cuve baptistale
XIIIe siècle
Cuve baptismale en plomb et en étain du XIIIème siècle. Elle est très rare, on en trouve six dans le monde comme celle là : une à New-York, deux en Angleterre, une dans l’église de Fronton, une au musée Paul Dupuy et une ici. Sur chaque face alternent des séries de décors : animaux fabuleux-dragon infernal avec ailes et queue de serpent ; griffon à tête d’aigle, corps de lion ; centaure armé de l’arc, et fleur de lis, croix de Toulouse, étoile à six branches, rosace.
Ainsi du beau clocher languedocien aux magnifiques peintures du chœur, des retables aux dorures, au somptueux buffet d’orgues, l’église offre au regard ses magnifiques trésors, trois siècles d’art sacré.
Les Orgues
« « Un des plus beaux instruments classiques de France et même d’Europe » » Michel CHAPUIS
« Quel est le rang de l’orgue de Cintegabelle en France ? » demande constamment les Cintegabellois, très fiers de leur orgue, même si les œuvres interprétées leur font un peu peur.
Depuis 1989, les programmations de concerts se succèdent avec un intérêt croissant. Les auditeurs, venus de la région ou de passage se renouvellent et son émerveillés par cet orgue exceptionnel avec son buffet unique par la beauté de son décor et l’éclat de ses dorures.
« « Une nef large et spacieuse, une acoustique très favorable, un orgue monumental à l’ordonnancement particulièrement rythmé, forment un ensemble des plus élégants et des plus harmonieux ; c’est un véritable bijou dans un écrin » »(J.P. Décavèle : organiste et technicien-conseil pour la restauration de l’orgue).
Cet instrument prestigieux dû à Moucherel, célèbre facteur d’orgue Lorrain, était installé dans l’église abbatiale de Boulbonne consacrée par Monseigneur de Champflour en 1742.
A la révolution, le monastère fut vendu bien national et, en l’an VI,le 24 juin 1798, le boulanger Fajadet, comme prête-nom de six ou sept gros propriétaires de la ville acquit l’orgue, 615 F, pour le compte de l’église de Cintegabelle.
Le splendide buffet qui rappelle celui d’Albi est une oeuvre admirable dans le pur style baroque qui s’épanouit à l’époque de la Régence dans la première moitié du XVIIIème siècle.
La décoration est somptueuse avec les sept tourelles du grand orgue, les cinq du positif, toutes enrichies de dorures, couronnées de corniches aux moulures étagées, les trophées d’instruments de musique ornés de rubans, les guirlandes fleuries délicates comme des broderies, les angelots à la grâce un peu mièvre, les feuilles d’acanthe capricieusement ciselées et incurvées en console renversée.
L’orgue est soutenu par l’effort crispé de deux atlantes aidés par deux cariatides.
L’orgue superbement restauré par l’entreprise Boisseau Cattiaux, dans la tradition classique, clair et chantant, remarquable dans les pleins jeux, a été inauguré le 15 décembre 1989 en présence du Ministre de l’Education Nationale, Lionel Jospin.
L’orgue absente de 1982 à1989 est partie pendant sept ans du côté de Poitiers.
Le bon moyen d’apprécier véritablement les orgues de Cintegabelle reste d’assister aux concerts organisés par « les Amis de l’Orgue » tout au long de la saison musicale mais aussi de venir aux auditions du « Printemps de l’Orgue » ou encore pour les « Journées du Patrimoine ».
Manoir de Lagarde
Sire Nicolas LAGARDE fut consul en 1518. Enrichi par le commerce du pastel et par l’exploitation en fermage de biens appartenant à l’abbaye de Moissac, il fit élever un manoir dans le hameau Saint Barthelemy du Breil. Son fils consul en 1547 jouissait des revenus importants que lui rapportaient terres et immeubles.
Durant les générations suivantes, les LAGARDE vont disperser leur riche héritage (XVIIème) . Pour éponger les dettes de la famille, Madeleine LAGARDE cédera le domaine à Jean ROGER de Foix.
Aujourd’hui, LAGARDE n’est plus qu’un modeste manoir, humble témoin du passé.
Roger YCART – 2009 –
Manoir de Pigeonnier de Bouissou
Édifié lors de l’essor du pastel, durant la renaissance agricole de la fin du XVE s., le manoir appartint à la famille Tissandier, riches bourgeois toulousains qui le vendirent aux Goty en 1650.
Quand au pigeonnier, daté du XVe S., il est considéré comme l’un des plus beaux de la région Midi-Pyrénées. Il tient son importance de l’étendue des terres que possédaient les propriétaires. Semblable à un donjon, il est agrémenté de quatre petites tourelles.
Marie-Josèphe LARENAUDIE – 2013
Le pigeonnier date du XVème siècle : c’est une tour ronde massive comme un donjon, couronnée d’une coupole de briques. L’intérieur est entièrement couvert de boulins disposés en rangées régulières, ce qui fait d’ailleurs penser à une ruche géante.
Roger YCART – 2009
Pont
1492 travaux de réfection du pont construit en bois de charpente avec les balustres « de melhor forma et manièra »
1614 Restauration faite par Amouroux, maître maçon toulousain qui restaura pont, pont-levis et portes de ville
Inondation du 23 juin 1875 : après de fortesd pluies et fonte de neiges en montagne, l’Ariège est descendu dans notre vallée en torrent dévastatueur (31 maisons détruites, moulin Lacourt emporté par le ruisseau La Jade).
29 octobre 1893 – Inauguration du pont d’Ariège restauré
Grande foule devant l’arc de triomphe dressé à l’entrée du pont.
Banquet de cent couverts sous la Halle avec Préfet, maires et notables du canton et Henri Colombiès, le maire de l’époque.
Rampe du 14 Juillet
Ancienne côte Sylvain Ganiac
Les ganiac participèrent à la vie politique de notre commune durant la période révolutionnaire.
Emile Ganiac fut membre de l’administration municipale puis devint maire en remplaçant Abadie devenu membre du Directoire départemental. Sous l’Empire Sylvain Ganiac devint maire de Cintegabelle (1848-1851)
Cette rampe du 14 juillet mesure 7.60m de large ; elle est constituée de deux rangées d’escaliers aux marches de 2m de long avec 4 volées d’escaliers de 20-20-20-13 marches.
Au pied de cette rampe s’ouvre un puits avec margelle de briques et chapiteau (niveau d’eau vérifié en 2006 – profondeur 12m – niveau d’eau à 7m donc volume d’eau de 5m).
Jadis puits très important qui assurait l’eau à chaque famille du quartier.
Le Secourieu
Il appartenait au XVe s. à la famille de Camparnaud avec un château et 15 arpents de terres nobles (les seules de Cintegabelle).
Plus tard aux Caulet et par mariage aux Rességuier. Jean III Resseguier, président au parlement de Toulouse, devint seigneur du Secourieu; c’est son fils qui entreprit une intelligente restauration du château. Au XiXe s. au maréchal Clauzel.
le château actuel date du XVIIIè.
Une allée conduit au château caché au sein du parc de chênes et d’ormeaux.
Au centre de la façade, au dessus de l’entrée principale, un large balcon de pierres est soutenu par quatre légères colonnes.
L’harmonie des lignes, l’équilibre des proportions, l’élégance, la sobriété des éléments décoratifs font le charme de cette belle demeure bourgeoise.
Tour du Rempart
Fort de Montmerle – Du Xe et XIVe siècle s’établit le système féodal. Au Xe siècle le château de Sainte Gabelle construit sur la butte qui descend en falaise abrupte vers l’Ariège, apparaît un point aisé à fortifier.
1236 Sicard de Miremont vend sa part du château de Ste Gabelle à Raymond VII
1855 Raid du Prince de Galles dans notre région. Malgré la résistance du fort de Montmerle notre ville est incendiée.
Le Fort tout en haut le Donjon avec les appartements du « castellanus » – le châtelain – les salles des hommes d’armes.
Une tour s’élève au flanc du coteau et surveille l’entrée d’Ariège avec pont-levis. Un lourd portail de fer, la Portasse s’ouvre sur l’enceinte fortifiée.
Au XVIe durant les guerres de religion Ste Gabelle « la catholique » résiste aux attaques des Huguenots. Le maréchal de Thémines à la tête de l’armée royale campe dans Ste Gabelle et le capitaine-châtelain Wilambis assure la défense du Fort.
En 1632 sur ordre de Richelieu la place de Cintegabelle est démantelée. Le capitaine Balbèze, le dernier commandant du Fort de Montmerle, reçoit un généreux dédommagement de 15 000 livres, un cadeau royal, cependant il proteste avec violence.
Vestiges de hopital d’Arbourville
Ancienne léproserie du Moyen Âge, visité par les pèlerins de St-Jacques de Compostelle, ce bâtiment est rénové au XIIIème siècle et devient l’hôpital destiné à recevoir les voyageurs et les pèlerins.Le lieu d’Arbouville,où se dressait l’hôpital daterait du Vème ou du VIème siècle. S’y élevait une église dédiée à St Etienne, démolie en 1794.